Comme chaque soir, son esprit divaguait dans les plus profonds songes de souvenirs qu'elle avait tenté d'éteindre vainement. Plus jamais elle n'aura la chance d’apercevoir ce sourire, ni même cette carrure si froide dans la pénombre mais si chaude dans sa poitrine. Un pou s’accélérant sous une étrange excitation qu'elle n'arrivait à retrouver lorsqu'elle se mettait en danger, exprès pour la chercher. Jamais elle n'avait sentit une pareille chose, si ce n'était durant sa courte enfance.. courte comme les instants qu'elle avait pu passer avec sa mère avant que cette dernière ne décide de partir prématurément sur le carrelage froid de la salle de bain. Cette chaleur qu'elle ne ressentait non pas dans les claques de son beau-père, mais bien dans les caresses de celle qui l'avait mise au monde. La brûlure de la tristesse face à sa perte différait de l'alcool coulant dans les nombreux verres de son père, avant qu'il ne coule lui-même de surdose. Elle détestait la faiblesse que le deuil pouvait créer, elle ne désirait pas l'endurer comme son père l'avait fait, ne laissant qu'une épave incapable de s'occuper de ses deux filles.. du moins si elles pouvaient être nommées ainsi. Sa sœur avait eu la chance d'être la cadette des deux, une aubaine pour elle puisque l'on décida de l'envoyer, uniquement elle, dans une famille d'accueil. A contrario de la plus petite, Alyssa dû subir les frais du manque d'argent du refuge. Pour ne pas éveiller les soupçons, quoi de mieux que de les laisser dans la rue ?

Ainsi, elle se rappela comme s'il s'agissait du dîner de la veille de sa plus grande chute, ou plutôt, de cette bousculade volontaire de la part du gérant de l'orphelinat. La hauteur du bâtiment était assez grande pour ne laisser qu'une vieille carcasse pourrir au sol, lors de cette soirée d'hiver. Et pourtant.. la neige avait eut raison d'elle en amortissant cette chute mortelle, n'en laissant qu'un simple "accident". Ce n'était pas pour autant qu'elle en sortie sans séquelles, elle se savait étrangement malade depuis, sans qu'elle n'eut arriver à y trouver son remède. Le choc crânien l'avait rendue.. différente, si ce n'était pour dire quelqu'un d'autre. Seuls les chats errants eurent la force de lui tenir compagnie lors de sa remontée, léchant ses plaies comme-ci la salive de ces derniers guérissaient miraculeusement de l'hémoglobine qui ne s'arrêtait pas. Pourtant, une obsession apparût depuis entre elle et ces nombreux félins. Ils ne l'avaient jamais quitté, eux, ils lui avaient été rester fidèles jusqu'au bout, à l’instar des hommes. Compagnons de la nuit, ils furent tout aussi complices de ses nombreux délits, sans qu'il en déplaise à ces derniers de mieux se nourrir à la suite." Alyssa, tu devrais arrêter de prendre la tête. "

Le regard fixe sur la jeune femme de l'autre côté de l'étrange surface plate, la couleur verte de ses iris ressortaient dans la noirceur de la pièce comme l'on remarquait les yeux d'un chat dans la nuit noire, similaire à la longue chevelure ébène qui caractérisait son faciès. Ce ne fut que suite à l'étrange lumière provenant de l'éclair qui éclata à travers les baies vitrées de l'appartement qu'elle se détourna du miroir présenté à elle plus tôt. À pas de velours, elle se dirigea vers la commode qui résidait au fond de la chambre, silencieusement. Un soupire se mélangea alors à l'étrange sourire résidant déjà sur le visage d'Alyssa. Son costume était propre. Mais ce n'était pas tout, un petit magazine était ouvert sur une page bien précise, du haut de son meuble en bois.
" Eh bien, eh bien.. On dirait qu'un nouveau bijou n'attend plus que d'être porté. "